Lucie Pegeot

Images potentielles, images altérées,
pour un nouveau « vocabulaire visuel » plastique

Je cherche à fabriquer, à partir d’images existantes, abîmées, de nouvelles images.

Par la détérioration que subissent les supports sur lesquels elles sont enregistrées (bande super8, VHS), ou parce qu’elles ne sont pas présentées de manière « optimale », ces images sont en quelque sorte des « rebuts » qui n’attestent plus, d’un moment, d’un lieu ou d’une situation. Elles perdent ainsi toute notion de document.
Le but de la déconstruction de l’image d’origine est de ne plus garder d’éléments susceptibles de renseigner sur ce qu’elle figure. Cela se traduit, dans mon travail, non seulement à travers l’utilisation d’images détériorées, mais aussi lors du processus de monstration, avec, notamment l’installation de supports qui défragmentent les images.

Les images détériorées présentent la possibilité d’une nouvelle perception. Elles deviennent autre chose que ce qu’elles sont, sans que l’on puisse savoir ce qu’elles ont été ni réellement ce qu’elles sont devenues. Moins les images sont lisibles, plus leur potentialité est grande. Ce sont des images « d’entre deux », sortes d’images flottantes.

À travers ces images, témoins de leur propre modification, je cherche à créer un autre « vocabulaire visuel » dans le but de proposer une nouvelle grille de lecture des images.