Gé Wang

Évolution non évolutive

Depuis longtemps, je tente d’introduire les sensations d’entropie dans mon travail en observant comment il manifeste le temps et comment il prend forme dans l’espace. Le fait de disparaître est permanent. Face à l’existence limitée et la contradiction entre cette limite et la fuite du temps irréversible, la tentation de retenir la disparition constitue mon travail. C’est comme une personne qui essaie d’arrêter l’eau avec la main, l’eau coule entre les doigts, puis la personne reprend, et qui échoue systématiquement… Ce geste répétitif constitue l’image du principe de mon intention.

Comme le battement du cœur, la base de la vie se construit par certains rythmes du temps, et ces rythmes s’incarnent dans la diversité du monde en devenant l’articulation de l’espace-temps. Mon travail se déploie à partir de la perception de ces rythmes, qui sont soit trop précipités au point de ne pas capter, soit trop long au point qu’on les ressent immobile; entre ces deux extrêmes, le travail définit son enjeu en piégeant le temps réel.