Aymeric Larvido
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((((( Actuellement je travaille sur le flux, un concept que je développe à travers plusieurs médias.
Ma pratique est conçue comme un accès direct au cœur de la machine, et du code, pour tenter de visualiser ce qui est de l’ordre de l’immatériel ou difficilement perceptible.
Héraclite déclarait au VIe siècle avant JC que «tout est flux»: « Et que les choses sensibles sont toujours dans un état de flux, c’est à dire de mouvement ».
Le flux désigne de manière générale une quantité d’éléments en mouvement, ou en déplacement aussi hétéroclites et parfois abstraits que l’information, l’air, l’eau, ou encore la parole. Ainsi en informatique, le flux désigne une transmission d’informations multimédias: on parle couramment de flux de données ou de flux RSS à travers des réseaux.
Je m’intéresse au flux d’informations (ma pratique artistique s’inscrit dans une expérimentation de machines et/ou de codes) et plus particulièrement aux changements qu’a introduits la digitalisation du monde et de ses machines.
Les flux de donnée qui étaient initialement traduits par une suite d’impulsions électriques, sont maintenant retraduits en codes (binaire). Le passage de l’analogique au digital introduit la notion de signe par rapport a celle de forme.
Gilles DELEUZE Post-scriptum sur les sociétés de contrôle. 1990.
analogue —————Digital
la chose ——————un signe
original, puis des copies———————– copies, il n’existe pas d’original
individu- masse —————————–« dividuels », banques (de données)
l’or étalon————————————– échanges flottants
dématérialisation de la forme qui remplacer par le signe
Le signe est un élément matériel, gestuel, graphique, phonique, plastique, dont la présence permet d’évoquer ou de deviner autre chose que lui-même, c’est à dire ce que le signe représente ou remplace, naturellement ou par convention. (indice=/signal, symbole) c’est à dire des unités arbitraires.
Une autre approche qui ancre mon travail dans des relations avec la cybernétique est l’analyse de traitement du signal, de l’électron, de l’impulsion électrique. Plus particulièrement l’étude des rapports humains-machines au travers de ces flux, par la création de contextes d’études qui me semble offrir des outils conceptuels plus appropriés pour conduire une analyse esthétique et théorique des médias électronique ou numérique.
LES MACHINES
Dans mes travaux précédents j’utilisais déjà des machines.
Ces machines me permettaient d’agir sur des supports d’informations de type analogiques (vinyle et pellicule 35mm), et ainsi de réactiver de vieux supports pour rendre visible et audible leur destruction (système entropie).
Dans un premier temps je me suis intéressée à la notion de flux sous la forme radio hertzienne.
Les deux premières pièces sont des machines réceptrices de média.
J’ai procédé à l’ouverture des machines pour pouvoir accéder au cœur des systèmes et agir directement, en créant des interférences de transmissions d’ondes radioélectriques qui sont ensuite traduites par celles ci soit de façon sonore ou visuelle au fur et à mesure de leur réception(vidéo) (exemple radio et TV).
Une nouvelle interface qui amène une disparition du code conventionnel d’utilisation est produite par une perte des repères. Cela permet à l’utilisateur d’interagir physiquement sur la réception du flux et la traduction des impulsions qui compose le message.
La transformation aléatoire ou la destruction des signes reçus habituellement de ces machines constitue une pratique que l’on peut qualifier d’iconoclaste .
Umberto Eco “Le média n’est pas le message ; le message devient ce que le récepteur le fait devenir en l’adaptant à ses propres codes qui ne sont ni ceux de l’émetteur ni ceux du chercheur en communication… »
1)<a title= »flux data » href= »http://enotnys.syntone.org/blog/?p=694 » target= »_blank »> Machines sonores radio</a>:
Des machines sensibles, tactiles et sonores où les contacts des spectateurs avec ces machines agissent sur la réception et la traduction du flux.
Lors d’un contact physique sur le circuit imprimé des machines permet la création d’interférences sur la réception et donne lieu à une dégradation du signal audio.
Référents : Rauschenberg avec l’oracle et John Cage pour ces nombreux travaux avec des radios.
« Gangan Transmissions » – Tengal Drilon (Philippines),
Collective Radio Performance à la galerie ars longa
2) <a title= »flux data » href= »http://enotnys.syntone.org/blog/?p=694 » target= »_blank »>Pièce sonore flux machine spatialisée</a>:
Ordinateur avec une carte son + plus fosteck
Archivage d’usage de ces machines récepteur de flux hertzien
Enregistrement d’une performance issue de la manipulation de ces machines
3) <a title= »p2TV » href= »http://enotnys.syntone.org/blog/?p=592 » target= »_blank »><strong>p2tv</strong></a> : TV tube cathodique + amplificateur de fréquences
Machine sensible ou tactile ou les contacts des spectateurs avec les amplificateurs agissent sur la réception et la traduction du flux
Histoire de la TV à tube cathodique, premières images dans les foyers
Aujourd’hui nous constatons la disparition de la télé analogique hertzienne avec une évolution vers le tout numérique.
tube cathodique = objet mythique (micro bigbang (électron explosion))
Un flux d’électrons dirigé vers une surface fluorescente où son impact produit une image par une succession de lignes
La modification de la réception du signal en amont du tuner a pour conséquence de modifier le message lui-même. Une interférence volontaire sur la réception du flux traduite par le tuner, et ensuite affichée par le tube cathodique.
Vidéo archive interférences TV
Jouer avec la réception du média par l’interface utilisateur, et visualisation de l’interférence sur la traduction du message destruction des signes.
Référents : Carsten Nicolais Telefunken +Thomas Ouellet, Fredericks et Danny Perreault (TV estroy).
Dans un second temps, je m’oriente vers le digital, où l’interaction avec la machine se fait à l’aide de codes (langage de programmation). Sur l’exploration visuelle des flux de données en récupérant des morceaux de code qui sont désassemblés, analysés et re compilés.
Une quantité exponentielle de données sont produites à tout moment véhiculées et échangées sur les réseaux Internet.
Le flux d’informations est à l’origine de la production de ces œuvres où se déploie avant tout une esthétique de l’aléatoire.
Une certaine forme d’éphémère persiste, les données sont différentes par conséquent, l’œuvre aussi.
Gregory Chatonsky
Le travail de Chatonsky, tant par des installations interactives, des dispositifs en réseau et des sculptures, interroge notre relation affective aux technologies, met en scène les flux dont notre époque est tissée et tente de créer de nouvelles formes de fiction.
Pour Gille Deleuze et Félix Guattari ce qui se passe avec la digitalisation du monde c’est que « tout est question de flux: les personnes, les sociétés, les capitaux… La société est un corps qui est un système de flux, sans cesse encodé/décodé, qui territorialise/déterritorialise les éléments dont il est composé ».Chez Deleuze et Guattari le désir est le moteur de fonctionnement des flux: consommer, bouger, communiquer.
« Les enfermements sont des moules, des moulages distinct, mais les contrôles sont une modulation, comme un moulage auto-déformant qui changerai continûment. Au couple individu- masse se substitue celui de « dividuels » et banques (de données), au mot d’ordre celui de mot de passe, à l’or étalon celui des échanges flottants, aux vieux sports, le surf, aux machines simples vulnérables au sabotage, l’informatique piratable »
Gilles DELEUZE Post-scriptum sur les sociétés de contrôle
forme vers le signe
Référents : Grégory Chatonsky, Jodi,
Roji Ikeda et Carsten Nicolaï, Lev Manovich soft cinéma
Scenocosme est composé du duo d’artistes Grégory Lasserre et Anaïs Met den Ancxt des installations interactives
Les deux pièces qui suivent interagissent avec le spectateur.
Ondes de déplacement : Ordinateur (processing) + vidéo projecteur + camera
Les déplacements des spectateurs créent une image, leur immobilité l’a fait disparaître.
L’image contrastée apparait que lorsque nous sommes en déplacement.
Des relations avec la vidéo expérimentale où les mouvements sont la matière du film
Transcodage par l’utilisation d’un code processing.
Explication : une camera analyse le déplacement du spectateur et ne projette qu’une image en mouvement, lorsque le sujet s’arrête, tout disparaît.
Capter : Dispositif sonore micro contact+carte d’effet Table de mixage+ haut parleur
Au sol des antennes (symboliques) enregistrent et transcodent (traduisent) les vibrations produites par les déplacements des spectateurs, captés et amplifiés.
Un dispositif sensible, qui met en scène les déplacements des spectateurs et les transforme en instruments sonores.
<a href= »http://enotnys.syntone.org/blog/archives/688« >QR CODE Random </a>: ordinateur et vidéo projecteur
Codage de l’information, une nouvelle génération de code barre les QR code peuvent être scannés par des téléphones. Ils sont constitués de plus de 128 caractères.
Par détournement de son rôle initial le GR code barres en perpétuel changement crée un cryptage sensible de l’information.
J’ai fabriqué un programme qui décompose l’image en multiples fragments et agit comme un puzzle alimenté par un flux perpétuel. La réorganisation de ces éléments se fait de façon aléatoire.
bug volontaire=un transcodage visuel
Référent : Jodi Scott Blake barcode art
<a title= »hypermétrix » href= »http://enotnys.syntone.org/hyper_metrix2/applet/index.html » target= »_blank »>HYPER METRIX PROJECT</a> : Ordinateur +Vidéo Projecteur
http://enotnys.syntone.org/hyper_metrix2/applet/index.html
Métamorphose d’un flux perpétuel et visualisations des échanges entre des différents éléments
Image, nébuleuse, stellaire
L’image produite par un programme, ou le déplacement de la souris permet de voir les relations invisibles entre l’élément de ce flux. Je ne fais pas de l’écriture de codes mais je récupère des morceaux de codes fragmentés que je recombine pour générer une nouvelle architecture
Référents : pixel blanc Antoine Schmitt qui pose la question de l’aléatoire
Ben Fry and Casey Reas processing
visualisation des flux
<a title= »nuage de tags » href= »http://enotnys.syntone.org/tagimage/maxitagimg/index.html » target= »_blank »>NUAGE DE TAGS </a>ordinateur +vidéo Projecteur + connexion Internet
Flux d’images
Dans l’archivage de mon travail, une recherche d’arborescence et de visualisation dynamique
Quatre nuages de tags et un diaporama d’images liées
Projet de nuage de tags ; visualisations sous forme de constellations de tags, des notions clefs de mon travail produisant une liste de requêtes à Google images qui sont ensuite affichées de façon aléatoire en arrière plan. Le déplacement de la souris permet d’activer les mouvements des nuages de tag.
<a title= »flow data » href= »http://enotnys.syntone.org/networkvisu/relationship/index.php » target= »_blank »>Flow Data</a> : Ordinateur +vidéo Projecteur + connexion Internet
Les flux perpétuels (d’informations), qui ont été introduits avec les média de masse comme la télévision et la radio, se développent de façon exponentielle avec les nouvelles technologies numériques.
Le monde est saturé par les flux d informations.
Une métaphore 3D permettant d’afficher des données réseau, de visualiser les échanges entre les différentes adresses ip. Et ainsi de positionner des nœuds, pour visualiser des échanges à travers la data visualisation, et de créer une représentation graphique, plus signifiante et plus esthétique.
10) Blog ordinateur + connexion Internet
http://enotnys.syntone.org/blog
Pour l’archivage, la diffusion et la présentation de mes travaux, je développe un blog hybride.
11) <a title= »journal d une connection » href= »http://enotnys.syntone.org/blog/wp-content/uploads/2010/06/journal-conectionf.wav » target= »_blank »>Journal d’une connexion</a>: Pièce sonore + Ordinateur + casque ou HP
Le journal d’une connexion est une pièce sonore réalisée à partir d’une trame réseau (Trace) reçue par mon ordinateur lors d’une navigation sur le web, une voie de synthèse est utilisée pour la lecture sur une ambiance sonore de clavier et des bruits de machine.
TRAVAIL COLLECTIF
12)<a href= »http://radio.syntone.org« >radio </a>: blog+master ordinateur +connexion Internet+poste d’écoute
La création d’une radio avec un petit groupe d’étudiants et d’un professeur conçue comme un laboratoire dans un but de création d’émissions radio phonique. Celle-ci étant diffusées sur les ondes hertzienne sur Bourges et en simultané en streaming sur le web
13) Beez project : ordinateur + connexion internet
Projet en partenariat avec l’IUT le département de mesure physique.
Protocole: Une ruche que nous équipons de capteurs, micro webcam permettant une capture de nombreux flux de données, dans le but de suivre l’activité de celle-ci. Certain flux vidéo et audio seront envoyés sur le web en streaming sur une page dédié et pourront être utilisés à des fins artistiques.
Il est aussi prévu de pouvoir utiliser les donnés issues des capteurs, micro/camera par les étudiants ou artistes dans des installations ultérieures au sein de l’école.
CONCLUSION
« La problématique de la vitesse, la vision de l’utopie et la dissolution de nos idées en fragments »
Kasten Nicolay
Le flux n’est plus seulement un concept philosophique pour penser le temps.
Le flux conduit une analyse esthétique et théorique des nouveaux médias, par la création de contextes d’études.
Le travail de démontage de machines m’a fourni des structures ou des modalités à la fois de recherche et de production de formes.
Mon action sur les machines génère des contextes, des expériences, (physiques ou virtuelles), des formes, des signes.
Les objets nourrissent eux mêmes leur propre travail. Les machines et les codes une fois démontés ou détournés génèrent des formes plastiques mais aussi une multitude de signes
Cette pratique permet un accès direct au cœur de la machine, pour interagir sur les flux d’informations en les expérimentant et en les perturbant. Je crée de nouveaux systèmes qui génèrent une multitude de formes et d’expériences sensibles aussi bien sonores que visuelles que ce soit avec l’aide de hard ou de soft.
Avec le détournement de la machine et l’élaboration de bugs volontaires, j’ai une volonté d’amplifier l’erreur pour la rendre signifiante.
Et ainsi perturber l’efficacité du système et produire une poétique de l’erreur.
Toutes mes expérimentations sont à considérer comme des contextes d’étude du flux pour tenter de visualiser ce qui est de l’ordre de l’immatériel ou du difficilement perceptible.
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